Inclusion scolaire : retour sur la RIS du 19 mai

Le 19 mai, le SNU-FO 34 organisait une RIS sur la thématique de l’inclusion scolaire systématique. Remontées de terrain, revendications, perspectives : voici le compte-rendu de ce premier temps fort qui sera reconduit le mercredi 23 juin.

Objectifs de la RIS

  • faire connaître les difficultés auxquelles l’inclusion systématique confronte les collègues et les Aesh dans les classes et les écoles ;
  • établir les revendications nécessaires pour améliorer nos conditions de travail et les conditions d’apprentissage des élèves

Quelques repères chronologiques et évolution des moyens :

En 2005 loi Montchamp qui institue les principes des droits et de la compensation et précise que « le parcours de formation des élèves en situation de handicap doit se dérouler prioritairement en milieu scolaire ordinaire. »

Depuis la loi du 8 juillet 2013, le principe de l’inclusion scolaire de tous les enfants sans aucune distinction figure au 1er article du code de l’éducation

Un rapport de l’ONU exhorte le gouvernement à fermer les établissements médico-sociaux afin d’assurer l’inclusion des enfants handicapés.

Les nouveaux dispositifs disponibles dans notre département :

EDAI pour les élèves sans notification

DTEI pour les élèves avec notification

EMAMS, structure privée

Remontées des collègues sur le terrain

Depuis plusieurs années et particulièrement celle-ci, c’est le désarroi face à la solitude, l’insécurité et parfois à la violence, pour de nombreux collègues, voire d’écoles qui accueillent des enfants en situation de handicap ou avec des troubles du comportement dans leur classe et qui ne savent plus comment s’y prendre au quotidien. Ils évoquent un sentiment de culpabilité de ne pas parvenir à aider ces élèves en particulier, ni de pouvoir enseigner correctement à l’ensemble de la classe, ni de pouvoir assurer la sécurité des élèves. Parfois c’est toute une classe, toute une école qui est perturbée ; malgré les adaptations, tel élève continue de faire des crises fréquentes, violentes physiquement et qui mobilisent toute l’attention de l’enseignant au détriment des autres élèves, voire de plusieurs adultes, parfois presque tous les jours.

Pourquoi  ?

Les raisons évoquées pour expliquer ces constats sont nombreuses :

  • nombre d’élèves par classe trop élevé
  • non prise en compte des élèves d’ULIS dans le comptage des effectifs en classe ordinaire
  • Rased incomplets et insuffisants, ou trop peu disponibles
  • manque de formation initiale et continue pour les collègues et les AESH
  • manque de temps de concertation, les partenaires de soin sont parfois peu loquaces dans le partage d’infos, sous couvert de secret médical, échanges unilatéraux, au compte-goutte
  • manque de médecins scolaires, d’assistantes sociales, d’éducateurs, de personnels !
  • absence de soutien et parfois de réponse de la hiérarchie, sentiment d’abandon et de culpabilisation
  • temps de traitement des dossiers MDPH
  • manque d’Aesh (même si ce n’est pas une finalité en soi), nombre d’heures notifiées insuffisant par rapport aux besoins ; précarité de leur situation qui entraîne de nombreux changement de personnels et donc des ruptures dans l’accompagnement
  • manque de places en établissements spécialisés, longues listes d’attente, laissant les enfants sans soins
  • familles démunies, qui ne mettent pas les soins préconisés en place, ou s’opposent à une orientation
  • des difficultés dans la collaboration enseignant/Aesh

Les Segpa

crées en 1996, orientées sur la découverte des métiers, pour les élèves avec des difficultés graves et persistantes

Aujourd’hui, la Segpa est devenue un outil de compensation du handicap, car 60% des recrutements viennent de la Mdph contre 40% seulement de la CDO (Commission départementale d’orientation, hors champ du handicap)

Revendications :

  • un élève notifié doit compter pour trois élèves, en tenir compte dans les effectifs
  • recruter des Aesh tout au long de l’année, en fonction des besoins notifiés
  • que les Aesh aient accès à une formation et pérenniser leurs postes
  • abandon des Pials et de la mutualisation des Aesh
  • des postes d’enseignants, de Rased, assistantes sociales, éducateurs, médecins scolaires
  • ouverture de postes en Sessad, Cmpp, Ime, Itep, Ulis
  • que les partenaires mettent en œuvre le secret professionnel partagé dans le cadre des équipes de suivi de scolarisation

Perspectives :

Les participants ont décidé de poursuivre la discussion et de l’élargir en faisant connaître ce compte rendu et en fixant un nouveau rendez-vous pour une RIS sur l’inclusion scolaire le mercredi 23 juin à la maison des syndicats de 9h à 12h.