Monsieur le Président, mesdames et messieurs les membres de la Formation spécialisée académique,
Nous déplorons l’absence devenue systématique non seulement de Mme la Rectrice, mais également de Mme la Secrétaire générale. La santé et les conditions de travail des agents ne sont-elles pas primordiales pour s’y intéresser trois fois par an ?
La Formation spécialisée se réunit aujourd’hui alors que la guerre se poursuit et menace de s’amplifier en Ukraine et qu’une généralisation du conflit est en marche au Proche-Orient, mettant en danger tous les peuples de la région et bien au-delà. Les massacres en cours dans la bande de Gaza comme en Cisjordanie doivent cesser immédiatement et l’invasion de l’armée israélienne au Liban doit s’arrêter.
La FNEC FP-FO dénonce la première circulaire du nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, consacrée à la répression des étudiants et des personnels qui se mobilisent contre le massacre des Palestiniens.
La FNEC FP-FO se déclare solidaire de tous ceux qui défendent la paix, le cessez le feu, l’arrêt des livraisons d’armes, ainsi que la liberté d’expression et de manifester.
La rentrée a été marquée partout par le manque de moyens : les classes sont surchargées – allant jusqu’à plus de 35 élèves par classe en lycée ! -, des classes sans professeur, il y a déjà un manque criant de remplaçants, des élèves sans AESH, sans infirmière, sans assistante sociale.
Dans ce contexte, la FNEC-FP FO demande le recrutement de toutes les listes complémentaires du 1er degré, dont les 25 derniers inscrits ne seraient pas de trop pour faire face au problème devenu structurel du remplacement.
Alors que les moyens manquent sévèrement à l’Ecole, à l’hôpital, comme dans tous les Services publics, le premier ministre en grande difficulté à l’Assemblée nationale veut faire passer son budget d’extrême rigueur. Il a décidé de s’en prendre aux fonctionnaires avec la complicité du ministre de la Fonction publique Guillaume Kasbarian au nom du dogme des 3%. La FNEC FP-FO refuse les discours politiques qui font des agents publics de simples variables d’ajustement budgétaire.
Dans le cadre du budget 2025 et des 60 milliards d’économies à réaliser sur le dos des salariés et des services publics, le gouvernement Macron-Barnier prévoit d’allonger de 1 à 3 jours le délai de carence pour les fonctionnaires et de réduire de 100 à 90% le traitement indiciaire perçu pendant des arrêts de maladie ordinaire.
Ainsi, après l’annonce de 4000 suppressions de postes à l’Education nationale, le ministre de la Fonction Publique parle de « responsabiliser les agents » ! C’est abject !
La FNEC FP-FO rappelle que c’est la politique menée par les gouvernements successifs qui est la principale responsable de la dégradation de la santé des agents : suppressions de postes, contre-réformes (inclusion systématique, évaluation PPCR…), absence de médecine de prévention… !
Cette mesure sur les arrêts maladie intervient au moment où va être discuté à l’Assemblée nationale un PLFSS 2025 qui prévoit les pires attaques contre la Sécurité sociale. Une vraie « mesure d’égalité » concernant les arrêts maladie dans le public comme dans le privé serait l’abrogation des jours de carence.
Pour maintenir les dizaines de milliards d’euros de cadeaux fiscaux et d’exonérations de cotisations sociales au patronat, le gouvernement va chercher ses économies ailleurs : dans les poches des malades, quitte à stigmatiser et culpabiliser les fonctionnaires ! Ce serait donc paupériser davantage les agents publics, après de nombreuses années de gel du point d’indice, et prendre le risque de voir des agents, pris à la gorge, venir travailler malades et se mettre encore d’avantage en danger.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Le ministre de l’économie a jugé qu’une deuxième « journée de solidarité » était une « proposition intéressante ». Une nouvelle journée de travail gratuit !
Et ce mardi 29 octobre, le ministre Kasbarian a annoncé que les mesures de l’ex-ministre Guérini ne devaient pas « être mises à la poubelle ». Il se déclare favorable à la rémunération au mérite, à la suppression des catégories A B et C, et au licenciement des fonctionnaires pour insuffisance professionnelle…
Annulation des 4000 suppressions de postes, augmentation des salaires, abrogation de la réforme des retraites, retrait de toutes les mesures anti-sociales! La FNEC FP-FO s’est adressée aux autres fédérations pour leur proposer de maintenir le préavis de grève et d’organiser ensemble la mobilisation nécessaire.
La FNEC FP-FO appelle les personnels à se réunir pour préparer la mise en échec de ces plans funestes par la mobilisation, la grève pour gagner !
Par ailleurs, la FNEC FP-FO exige plus que jamais le retrait de la réforme de la voie professionnelle, avec la suppression de 170 heures de cours sur le cycle et une classe de terminale bac pro qui conduira à un véritable tri social. Nous dénonçons la désorganisation totale de l’année de terminale préjudiciable aux élèves et surtout catastrophique pour les conditions de travail des personnels. Notre fédération continue de dénoncer la gabegie de l’apprentissage depuis la loi Pénicaud et les milliards d’euros d’argent public distribués aux CFA privés qui manquent cruellement aux lycées professionnels publics.
En ce qui concerne l’enseignement spécialisé, le gouvernement veut accélérer son démantèlement. Comme ses prédécesseurs, l’ex-ministre Belloubet a été contrainte, lors de sa dernière conférence de presse fin août, de confirmer que 24 000 élèves n’étaient pas pris en charge dans les établissements sociaux et médico-sociaux faute de places.
Conformément à ses mandats, FO a engagé une campagne nationale de pétition, pour exiger :
- – la défense de l’enseignement spécialisé et adapté ;
- – le maintien et la création des places dans les établissements sociaux et médico-sociaux ;
- – le retrait du décret visant à généraliser l’externalisation des ESMS ;
- – le recrutement d’enseignants spécialisés et d’AESH ;
- – un statut de fonctionnaire et un vrai salaire pour les AESH ;
- – le retrait de l’acte 2 de l’Ecole inclusive, l’abandon des PAS et des PIAL.
- – la reconnaissance, sécurisation et revalorisation de tous les professionnels en lien avec la scolarisation des élèves en situation de handicap !
Madame la Ministre Genetet a rappelé que l’École de la République ne laissera passer aucune atteinte à ses principes et à ses valeurs. Les personnels de l’Education nationale sont en effet de plus en plus exposés et isolés face à des pressions extérieures à l’Ecole.
Les principes de Laïcité et de neutralité de l’Ecole doivent être respectés afin de mettre les élèves et les personnels à l’abri du communautarisme. Or, une journée visant à promouvoir les « valeurs de la République » a été organisée le jeudi 5 septembre au lycée Champollion de Lattes (Hérault). Etaient présents la Rectrice d’académie, le Préfet de l’Hérault et la présidente locale d’une association communautaire. Nous avons demandé à la Ministre d’intervenir pour que les associations qui portent des messages politiques restent en dehors des établissements scolaires. L’enseignement laïque est garanti par l’indépendance des enseignants fonctionnaires d’Etat. Les établissements ne peuvent servir de tribune à des positions politiques.
Nous vous remercions de votre attention.
Ordre du jour de la F3SCT :
- Présentation des travaux en cours dans les lycées
- Approbation du procès-verbal de la séance du 25 juin 2024
- Présentation du plan de suivi de prévention académique
- Suivi des signalements RSST
- Désignation du référent violence, discriminations, harcèlement et agissements sexistes Suivi des signalements VDHAS
- Présentation du plan de formation de secouriste en ·santé mentale
- Point de situation concernant le lycée Clémenceau ainsi que lycée Joseph Vallot à Lodève et le collège des Salins à Villeneuve lès Maguelone