Le ministre ubérise l’Education Nationale !

Contractuels, IEN, Postes au concours, REP…..Le ministre ubérise l’Education Nationale, détruit nos statuts et nos conditions de travail !

Recours aux contractuels pour remplacer les personnels vulnérables en ASA.

Les recteurs annoncent une vague de recrutement de contractuels dans le 1er degré pour compenser le fait que les personnels vulnérables sont placés en autorisation spéciale d’absence (ASA) : 327 dans l’académie de Lyon, 277 à Bordeaux, 221 à Orléans-Tours, 197 à Toulouse, 191 à Nantes, 110 à Clermont…


Ces contractuels sont recrutés sur des CDD de trois mois ! 


Le ministre, s’il est contraint de reconnaître que les enseignants manquent, fait le choix d’uberiser l’Education Nationale, plutôt que de faire appel à des enseignants fonctionnaires stagiaires par le recrutement de tous les candidats aux concours inscrits sur les listes complémentaires !
Pire, les recteurs osent contacter ces mêmes listes complémentaires pour leur proposer non pas d’être recrutés comme fonctionnaires stagiaires, mais d’être embauchés pour un CDD de trois mois !
Par ailleurs certains DASEN indiquent d’ores et déjà qu’ils auront bien du mal à trouver des volontaires pour des CDD d’enseignant pour 3 mois !


Et, en même temps, le ministre réduit le nombre de places au concours 2021 !


Cette volonté de généraliser la précarité en recourant aux contractuels dans l’Education Nationale se retrouve dans les annonces du ministre concernant les places au concours : 9 890 places sont proposées aux concours de recrutement de professeurs des écoles en 2021, ce qui confirme la baisse du nombre de places depuis plusieurs années : il y avait 11 840 places aux concours en 2018, 10 785 en 2019 et 10 790 en 2020. Près de 2000 places de moins en 3 ans !

Comment ne pas voir dans cet état de fait la volonté du ministre de généraliser les contractuels dans les écoles ? (dans certains départements, certains contractuels sont d’ailleurs renouvelés depuis plusieurs années !).

Dans cette situation, le SNUDI-FO continue à revendiquer plus que jamais :

  •  Le recrutement immédiat et massif d’enseignants fonctionnaires d’Etat en faisant appel aux listes complémentaires et en les réabondant si nécessaire.
  •  La création de postes d’enseignants du 1er degré à hauteur des besoins pour la rentrée 2021
  •  L’augmentation significative du nombre de places aux concours de recrutement de professeurs des écoles 2021 !
  •  La titularisation de tous les contractuels qui le souhaitent !

Fusion des corps d’inspection : danger !


La FNEC FP-FO a participé au dernier groupe de travail et s’est étonnée du cadrage imposé par le ministère qui présente la fusion comme actée au premier janvier 2022.
La FNEC FP-FO a réaffirmé son opposition à cette fusion tant du point de vue des personnels concernés que du point de vue des conséquences que cela pourrait avoir pour l’ensemble des personnels de l’Education nationale.
La FNEC FP-FO est attachée aux différents corps d’inspection. L’existence de ces corps est intrinsèquement liée à la structure traditionnelle de l’École de la république qui perdure depuis plus d’un siècle. Le corps des IEN, en particulier, est indissociable de l’existence des circonscriptions et de ses écoles avec des directeurs qui ne sont pas supérieurs hiérarchiques de leurs collègues.
La loi Rilhac qui veut introduire une délégation de compétences des IEN vers les directeurs et la mise en place des « DRH de l’Education nationale » appelés « RH de proximité » faisait déjà craindre la disparition des IEN. Cette annonce de fusion des corps d’inspection est une étape supplémentaire en ce sens. Elle permettrait une plus grande flexibilité dans la gestion des effectifs facilitant les potentielles suppressions de postes.
Rappelons également que la député Rilhac, la même qui propose aujourd’hui sa loi sur la direction d’école, avait introduit dans la loi dite « pour une École de la confiance » son amendement sur les Établissements Publics de Socles fondamentaux (EPSF) qui visait à fusionner les écoles et les collèges. La mobilisation unie des personnels et des parents d’élèves avait contraint le ministre à reculer et retirer cet amendement, jugeant « qu’il était prématuré » mais ne renonçant en rien à sa philosophie.
Avec ce projet de fusion des corps d’inspection, le ministre utilise une autre entrée pour avancer vers la fusion 1er degré/2nd degré et vers un corps unique pour les enseignants. 
En effet, les inspecteurs ont vocation à évaluer des enseignants appartenant à des corps différents, avec des missions différentes sur le plan pédagogique (polyvalence pour les professeurs des écoles, enseignement disciplinaire monovalent pour les certifiés et agrégés, enseignement disciplinaire bivalent pour les professeurs de lycées professionnels). Comment croire un instant que fusionner les uns (donc les rendre interchangeables) n’aurait à terme aucun impact sur les autres ?
Si l’objectif du ministère était, comme il le prétend, d’alléger la charge de travail des inspecteurs, il suffirait de mettre un coup d’arrêt aux contre- réformes ministérielles inutiles et destructrices que les cadres intermédiaires sont contraints d’imposer aux personnels qui les refusent. On pourrait citer les différentes réformes (collège, lycées, BAC, parcoursup) mises en place à marche forcée, les évaluations PPCR chronophages avec son volet « accompagnement » qui s’intensifie, le pilotage par l’évaluation avec les évaluations d’établissement, les formations entre pairs (constellation dans le premier degré) …

Pour FO, le statut doit être respecté. Les directeurs n’ont pas à effectuer les missions qui relèvent actuellement des IEN. Les inspections n’ont pas à être effectuées par des enseignants.
Il est à noter que les syndicats d’inspecteurs UNSA, FSU et CFDT, main dans la main, ont indiqué qu’ils étaient favorables à la fusion des deux corps !!!!!!  L’UNSA ajoutant même « Tant que les IEN auront une fonction de « direction » des écoles dans le premier degré, cela ne pourra pas fonctionner. Les aspects organisationnels qu’il faut gérer ont notamment été particulièrement lourds avec la crise sanitaire. Les IEN doivent se recentrer sur leurs tâches de pilotage pédagogique »
A méditer pour ceux qui croient encore que certains syndicats défendent réellement l’école publique, les statuts et les conditions de travail.

Les REP sur la sellette !


La FNEC FP-FO a participé à deux audiences concernant l’Éducation prioritaire. La secrétaire d’État à l’Éducation Prioritaire a indiqué sa volonté d’élargir les territoires, mais ne pas changer la carte de l’Éducation prioritaire et les réseaux REP et REP + existants pour la rentrée 2021. 

Aucune garantie n’est donnée pour les années suivantes.

La secrétaire d’État souhaite ouvrir une troisième voie par le biais d’expérimentations: les contrats locaux d’accompagnement (CLA).  Des « Unités éducatives » (écoles, collège, lycées) seraient ciblées et des moyens alloués de manière progressive en fonction des besoins. L’expérimentation débuterait dès la rentrée 2021 dans trois académies : Aix-Marseille, Lille et Nantes, pour une durée potentielle de trois ans.
Aux questions précises posées par la FNEC FP-FO concernant les conditions d’exercice liées à la labellisation REP/REP+ en particulier les effectifs et le régime indemnitaire, le secrétariat d’État répond qu’il n’y aura pas pour cette expérimentation « tout un lot de mesure univoque, mais une réponse aux besoins éprouvés par le territoire, avec un intérêt particulier pour la gestion de la carrière des personnels, renforcer les besoins de formation notamment. ».
En langage clair : sans doute des « boosts » de carrière, de la formation en plus mais aucun engagement sur un allègement des effectifs et un régime indemnitaire particulier.


La FNEC FP-FO a indiqué que ces propositions d’expérimentation ne répondaient pas selon nous aux demandes des personnels et a réaffirmé ses revendications :

  •  Aucun recul en termes de conditions de travail et de régime indemnitaire pour les personnels : ce qui signifie aucune sortie pour les écoles et collèges actuellement en REP et REP+
  • Ouverture de négociation pour que de nouvelles écoles, de nouveaux collèges, de nouveaux lycées puissent être labellisés
  • Refus d’une part variable pour les indemnités REP et REP +
  • Indemnités pour tous les personnels, quelle que soit leur catégorie en particulier AESH, AED…
  • Maintien de tous les dispositifs pour que les personnels puissent faire valoir leur ancienneté en Éducation prioritaire, notamment pour les mutations et l’avancement de grade.