Délégation ULIS-collège : compte-rendu de l’audience du 06/07/21

Le Snudi FO 34 a accompagné la délégation d’enseignants ULIS-collège reçue par le DASEN le 6 juillet, suite à l’augmentation du nombre d’élèves. En voici le compte-rendu :

Avec :

  • M. MAUNY directeur académique
  • M.   CAZENAVE et M. DUTREUIL, inspecteurs ASH

Délégation composée de :

  • 3 coordonnateurs ULIS collège
  • 4 délégués syndicaux : Snalc, Snes, Snudi Fo et Sud éducation

L’audience a duré 1h30.

InterventionsRéponses du DasenCommentaires du Snudi-FO
Coordonnateurs : « Notre situation professionnelle est  critique. Nous voulons aborder deux points essentiels : 1-L’augmentation des effectifs de 10 à 12 puis maintenant à 14 à la rentrée 2-L’inscription des élèves sortant du primaire dans leur classe d’âge, donc en 4ème quand ils ont 2 ans de retard. 37 coordonnateurs ulis sont signataires de notre courrier. La circulaire d’août 2015 préconise 10 élèves maximum. Nos élèves sont d’une grande diversité et complexité, ont des problèmes d’autonomie, de violence. Comment considérer les PPS ? Les élèves qui devraient être en IME sont d’une fragilité extrême, comment les inclure, même dans des inclusions symboliques ? Comment les protéger de la maltraitance sans AESH individuelle? Comment préparer une orientation cohérente en seulement 2 ans ? Ces 2 mesures mettent à mal l’égalité des chances et vont provoquer de la maltraitance institutionnelle.« On a un problème de volumétrie de notifications à gérer. Je ne mens pas, il y a une grosse problématique de places dans le médico-social ; ils choisissent les élèves ; on ne peut pas laisser les élèves sur le chemin, il vaut mieux qu’ils soient en Ulis qu’en ordinaire ; des consignes sont données dans les cahiers des charges des nouveaux établissements pour qu’il y ait des Ulis à chaque fois. On a ouvert le plus d’Ulis, créé le plus de postes d’Erseh. Les réponses ne sont pas forcément à l’Éducation Nationale, je travaille avec l’ARS, mais depuis 2 ans on ne peut pas se réunir à cause de la crise sanitaire. Il y a un effet d’emboîtement : si on crée de la place dans le spécialisé, on fait de la place en Ulis. Il n’y a pas d’obligation juridique à l’application d’une circulaire. Toutes les Ulis ne se ressemblent pas. On peut augmenter la jauge d’accueil car l’école inclusive ça marche, et que tous les élèves ne sont pas présents en même temps »Le Dasen reconnaît l’impact de la pénurie dans le médico-social : IME, ITEP,SESSAD,CMPP, hôpitaux de jour… mais faisant état de la « volumétrie » à gérer, (terme utilisé plusieurs fois dans l’entretien), il  augmente donc les effectifs au motif que grâce aux temps d’inclusion, tous les élèves ne sont pas dans la classe tout le temps (voir plus bas l’intervention du Snudi sur cet argument)
Sud : « dans d’autres départements, dans le cadre des Pials, les AESH Co sont susceptibles de faire d’autres accompagnements dans les collèges, le ferez-vous ici ? »« pas de directives là-dessus, mais c’est aux Pials de gérer la répartition ; les Pials c’est la souplesse. »Confirmation de la possible utilisation  des AESH Co attribués aux Ulis comme AESH mutalisés
Sud : « réduire la formation de 4 à 2 ans c’est sacrifier les élèves ; la disparition des CAP rend l’orientation plus difficile ; il faut créer des Ulis collège. »« On a ouvert massivement dans le 1er degré, un rééquilibrage est nécessaire ; il y a eu 5 créations en collège, 8 en lycée, mais il y a parfois l’opposition des établissements, des collègues, ou des obstacles immobiliers ; j’ai utilisé les Rased pour la diversité de la prise en charge d’élèves à besoins particuliers.Confirmation de l’utilisation des postes Rased pour pallier les besoins de l’inclusion, alors qu’ils ne s’adressent pas aux mêmes profils d’élèves (difficulté scolaire/handicap)
Snudi fo : « comment accepter que le soin laisse les élèves sur le bord du chemin quand on sait que ce soin est prioritaire sur la pédagogie ? Il y a aussi des élèves notifiés IME en ordinaire. Les Ulis sont différentes mais le travail des coordonnateurs ne se limite pas au temps de présence de leurs élèves, il y a tout le travail de lien avec les classes d’inclusion, avec les partenaires médicaux, paramédicaux, sociaux. Pour inclure, il faut des moyens humains supplémentaires, et des enseignants spécialisés. »« Il y a une position sociétale des parents qui veulent que leur enfant intègre la société, et la société c’est l’école.  Rien ne prédispose au parcours d’échec scolaire. L’Ars réfléchit au développement d’équipes mobiles pour répondre au besoin de soin.»Les équipes mobiles  sont les nouveaux outils pour pallier les manques de places et de postes.
Snalc : « 2 tiers des coordonnateurs ont signé ce courrier, c’est le signe d’une souffrance ; le premier levier, c’est de ne pas faire la même inclusion pour tous et partout, et d’avoir des places d’établissements spécialisés ; le 2ème levier ce sont les effectifs et inciter à faire des formations par établissement.  Également faire un groupe de travail sur l’inclusion»« On va faire des projections des besoins pour la rentrée 2022, je ne suis pas contre la logique des moyens mais ça ne doit pas être l’entrée exclusive. Je ne vais pas lâcher prise avec l’ARS sur les IME»Malgré le discours, dans les faits c’est l’inclusion à tout prix qui est mise en place
Coordonnateurs : « la temporalité est essentielle : les élèves ont besoin de temps, de confiance, de socialisation, de maturation, et pour cela de passer de la 6ème à la 3ème dans un même lieu.»« La temporalité concerne tous les élèves, je n’ai pas de velléité de passer en force, mais là où j’ai des ouvertures ; on fera un bilan des Pials ; sur l’inscription en 4ème, on va regarder. »   M. Cazenave : « Il faut que les élèves rentrent tout de suite dans un parcours professionnel, car ils n’évoluent pas dans les apprentissages. »constat en direct d’une contradiction entre M. Cazenave et M Mauny.
Snudi fo :  « c’est en contradiction avec les propos de M. le Dasen tout à l’heure, disant pour légitimer l’inclusion qu’on ne peut présager de l’évolution des élèves. C’est aux équipes de décider de l’inscription en classe d’inclusion ; »« On a l’habitude de FO qui veut proclamer une république autonome. »Nous regrettons l’absence de réponse sérieuse à cette contradiction entre les propos de M. le Dasen et l’IEN ASH
Coordonnateurs : « est-ce que l’effectif de 14 est un maximum ? »« oui »