Carte scolaire : compte-rendu du CTSD d’ajustement du 5 septembre

8 ouvertures, 1 fermeture, de nombreuses écoles « sous surveillance » et des questions diverses auxquelles l’administration a apporté peu de réponses concrètes : voici le compte-rendu du CTSD d’ajustement carte scolaire du 5 septembre auquel nous étions présents pour vous représenter.

En présence de :

Administration :

  • Christophe Mauny, IA DASEN
  • Olivier Bost, Adjoint au Dasen pour le 1er degré
  • Nathalie Masneuf, Secrétaire générale
  • et 6 autres membres de l’administration

Représentants syndicaux : 

2 UNSA , 2 SNE, 4 FSU, 2 SNALC, 1 FNEC FP FO, 2 SUD

Notre déclaration :

Monsieur le Directeur Académique, Mesdames et Messieurs les membres du CTSD,

La FNEC-FP-FO se réjouit de l’ouverture des listes complémentaires de notre académie et de leur recrutement en tant que stagiaires. Nous nous félicitons de la mobilisation de ces candidats avec leurs organisations syndicales pour le recrutement de la totalité des listes complémentaires sous statut qui est en cours et nous la soutenons depuis le début.

L’annonce du ministre indiquant que les recteurs ont la possibilité de recruter les candidats aux concours inscrits sur les listes complémentaires afin de pourvoir les postes vacants constitue un recul au moment où le président Macron confirme devant les recteurs sa volonté d’accentuer le recours aux contractuels et donc l’Uberisation de l’Ecole publique et la casse du statut.

 La FNEC-FP-FO rappelle à ce sujet que suite à la grève massive du 13 janvier le ministre Blanquer avait été contraint de recruter tous les candidats aux concours inscrits sur les listes complémentaires.

Cependant cette rentrée s’annonce chaotique : des classes surchargées, des classes qui seront à la rentrée ou en cours d’année sans enseignants statutaires, des classes et des élèves qui seront quotidiennement dans des conditions d’apprentissage dégradées faute de places et de moyens suffisants pour les élèves en situation de handicap, et des personnels qui, comme tous les salariés, vont vite se trouver pris à la gorge par l’augmentation incessante des prix. Les premières demandes des collègues après deux jours de classe sont claires : il manque des AESH, des places en Ulis et établissements spécialisés, et des ouvertures de classes.

La FNEC-FP-FO met à l’ordre du jour la mise en place de mesures d’urgences nécessaires pour éviter une année scolaire catastrophique, pour assurer le remplacement de tous les enseignants absents, pour annuler les fermetures de classes, pour ouvrir toutes les classes nécessaires :

  • Création de tous les postes nécessaires, y compris les RASED et les UP2A !
  • Organisation immédiate de concours exceptionnels de recrutement de professeurs des écoles à Bac+3 pour faire face à la pénurie de candidats aux concours conséquence des mesures ministérielles ;
  • Utilisation de l’intégralité des listes complémentaires et leur réabondement !
  • Titularisation immédiate de tous les contractuels qui le souhaitent !
  • L’intégration de tous les enseignants titulaires en attente de mutation.
  • La réintégration de tous les personnels suspendus !
  • Un statut pour les AESH et les AED !
  • L’ouverture immédiate de négociations pour la revalorisation du point d’indice a minima à hauteur de l’inflation et pour le rattrapage des pertes depuis 2000 !

Chaos dans les écoles, mais également au rectorat, avec des personnels administratifs qui n’arrivent pas à assurer la surcharge de travail qui leur incombe au milieu du chaos créé par la loi de transformation de la Fonction Publique, Parcoursup, la destruction des concours et le manque de moyens.  C’est ainsi que certains services ne répondent plus ni au mail ni au téléphone, et que le comptoir du rectorat se transforme en bureau des souffrances des élèves, des parents et des personnels confrontés au manque de places et au silence. Nous nous interrogeons sur la difficulté rencontrée par les représentants syndicaux pour accéder aux interlocuteurs des différents services départementaux. Nous demandons à ce que cet accés soit respecté pour que nous puissions défendre nos collègues.

Nous souhaitons également déposer 3 avis et les soumettre au vote du CTSD :

Avis n°1 :

Les membres du CTSD demandent que les écoles qui expriment leur refus des évaluations d’école sortent du dispositif

Avis n°2 :

Le CTSD demande le maintien et la réouverture de toutes les places en établissements médico-sociaux  IME, ITEP et la création de classes et postes d’enseignants spécialisés dont RASED afin que tous les élèves de l’Hérault  puissent bénéficier des prises en charge et des soins dont ils ont besoin.

Avis n°3 :

Le CTSD se prononce pour l’ouverture immédiate de négociations pour la revalorisation du point

d’indice a minima à hauteur de l’inflation et pour le rattrapage des pertes depuis 2000

Les autres représentants syndicaux ont évoqué dans leurs déclarations la dégradation continue de l’école publique et et des conditions de travail de ses personnels, leur précarisation (Aesh, TR, Aed, contractuels, administratifs),  les dysfonctionnements de l’école inclusive, la baisse du pouvoir d’achat .

Réponse de M le Dasen : « Le CTSD concerne le département, je ne répondrai pas aux sujets nationaux ; cette rentrée est bien meilleure que les précédentes. Quelques remplacants sont nommés sur des postes à l’année, les Zil ne sont pas sollicités ou très peu, grâce au recrutement de contractuels ; 1% de contractuels dans le 34 ; 53 étaient prépositionnés et ont été renouvelés, ils ont  un cursus MEEF, et une expérience déjà d’un an. On met en place deux parcours :

  • un parcours préparatoire au professorat des écoles avec l’université Paul Valéry et le lycée Clémenceau.
  • 2ème parcours avec le lycée Monnet et la Faculté d’éducation.

1420 candidats sur le parcours 1er degré pour 35 places, 3 ans d’accompagnement au métier, donc les jeunes ne sont pas effrayés du métier. Nous ne manquons pas de postes j’insiste, nous manquons parfois de ressources, surtout en éducation prioritaire. N’entretenez pas de confusion entre les personnes et les moyens budgétaires.

Moins de 10 Pials sont en manque, la majorité des Pials sont pourvus correspondant au nombre de postes attribués. La presse en témoigne la rentrée est extrêmement positive. Tous les ans nous avons une problématique de remplacement. Si on ne renouvelle pas certains contrats c’est qu’il y a insatisfaction des personnels. »

Notre commentaire : Nos premiers retours des écoles sont contredisent ces affirmations sur les Pials : via notre enquête de rentrée et après les premières tournées, une quinzaine d’écoles manquent d’AESH. Soit personne n’est encore affecté, soit la répartition entre AESH individuelles et mutualisées ne suffit pas à couvrir les besoins des élèves. Nombreux sont les endroits où la quotité des mutualisées est réduite à 3h, parfois même 1 seule !

QUESTIONS DIVERSES FO

1/en 2021 2022, combien de journées non remplacées dans le 34, et par période ?

Réponse du DASEN : « Vous m’avez déjà posé cette question, j’ai déjà répondu que je n’ai pas tenu les chiffres comme cela. »

Notre commentaire : c’est justement parce que FO n’a pas eu de réponse que nous reposons la question. Pourquoi ce refus, alors que ces chiffres sont donnés par d’autres Dasen ? Serait-ce des données inflammables ? Ex dans l’Ain : 3517 jours entre janvier et février 2022.

2/ Combien de contractuels enseignants 1er degré  recrutés depuis mars 2022 ? avec quelle durée de contrat? Positionnés sur quels postes ? Combien d’étudiants alternants M2 ? Positionnés sur quels postes ?

Voir réponses données à la FSU

3/ Combien de postes vacants à la rentrée ? 

Réponse du DASEN : « 0 »

Notre commentaire : des mails ont été envoyés pour des PAP (notamment 3 pour EDAI), 0 postes vacants ? Vraiment ?

4/ Combien de remplaçants disponibles pour remplacer dès la rentrée ?

Réponse du DASEN : « L’ensemble de la brigade »

Notre commentaire : ils manquent déjà dans plusieurs classes dès la rentrée, et des circos ne sont pas en mesure d’assurer les remplacements des représentants du personnel convoqués par l’administration !

5/ Combien de BD et ZIL affectés sur des postes à l’année?

Réponse du DASEN : « C’est prématuré »

6/ Avez vous l’intention de supprimer les postes de TRS ? De les remplacer par des contractuels ?

Réponse du DASEN : « Non. J’ai l’intention de les re-répartir selon les besoins des circos »

7/ Quelle est la liste des écoles ciblées par les évaluations d’écoles ?

Réponse du DASEN : « Les évaluations d’école sont sur la base du volontariat, elles seront généralisées. Elles n’ont rien à voir avec un audit administratif, ce n’est pas pour savoir si les enseignants font bien leur boulot ; il y a 2 phases : Auto-évaluation et évaluation externe, ce n’est pas pour dire si c’est bien ou mal ; c’est une démarche pour mettre les équipes avec un accompagnement humain si elles le désirent ; afin de remplir 2 objectifs :

  • assurer au sein d’une même école que les membres ont le même regard et s’ils partagent des orientations éducatives communes
  • s’autodéterminer sur les objectifs qu’ils veulent poursuivre collectivement, ils ne seront pas validé ou validables par l’institution

Le lien avec PPCR, ce sont des mensonges ou des incompréhensions. Il n’y a aucune incidence sur l’évaluation individuelle des personnels. L’intérêt est de coller au processus motivationnel lorsqu’on s’autodétermine ses propres objectifs. On réfléchit à de nouvelles formes de territorialisation, pour articuler 1er er 2nd degré, envisager des évaluations communes entre collège et lycée, pour mettre de la continuité lorsque l’élève passe d’un enseignant à l’autre. »

FO : Vous dites que ces évaluations sont là pour « assurer au sein d’une même école que les membres ont le même regard et s’ils partagent des orientations éducatives communes ». Mais les enseignants passent un concours, obtiennent une qualification par leur diplôme, sont évalués par rapport aux programmes nationaux et à leurs missions définies nationalement. Au quotidien dans leurs écoles, les équipes se réunissent et travaillent en conseil des maîtres, de cycle, d’école pour élaborer et ajuster leur fonctionnement, leurs objectifs et leurs projets. Pourquoi y aurait-il besoin de ces évaluations pour le faire ?

Le périscolaire, la mairie, les parents et les élèves participent également à ces évaluations. Ce ne sont plus les enseignants qui élaborent le projet d’école.

 Réponse du DASEN : « On est un service public au service du public. Vous ne faites pas ce que vous voulez. Si on exclut les parents ils seront des consommateurs. L’évaluation est cadrée, elle n’a pas de vocation à être piégeuse, elle est aidante, ne pas la diaboliser. Il s’agit de  réunir différents acteurs qui peuvent avoir des points de vue différents. Tous les évaluateurs disent c’est super intéressant. »

Notre commentaire : lorsque FO a défendu une ouverture en s’appuyant notamment sur la demande des parents exprimée dans une pétition, M le Dasen a balayé cet argument : « Je ne prononce pas d’ouverture en fonction des pétitions de parents. » Par contre il assène que l’éducation nationale et donc nous ses personnels, sommes «  au service du public ». La place des parents est donc à géométrie variable, selon ses intérêts. Quand il veut fermer, pas de parents, quand il veut casser le cadre national de l’école, vive les parents !

D’autres syndicats interviennent pour questionner sur le lien avec l’évaluation individuelle (PPCR) et sur l’inquiétude des collègues face à ce cadre d’évaluation alors que le dialogue avec les parents se fait déjà.

Réponse du DASEN :« Si vous considérez que vous faites tout bien, tant mieux. Vous êtes en réflexion mais pas sous cette forme la, non. C’est la faute de FO si on s’éloigne du sujet CTSD. »

A NOTER : depuis mardi 6 septembre, nous avons appris que le ministre reporte ces évaluations d’école à « plus tard » ! Réponse reçue en audience le lundi 5 septembre par notre fédération. C’est un premier recul à mettre au compte de la mobilisation qui se développe depuis des mois dans les écoles pour refuser les méthodes managériales, la territorialisation et la casse du statut de ces évaluations organisées par Blanquer. Nous serons vigilants sur l’application de cette décision dans notre département et invitons les écoles ciblées par ce dispositif à nous contacter. Plus que jamais, c’est l’abandon définitif qui est en ligne de mire !

Questions diverses des autres organisations syndicales :

FSU :

  • listes complémentaires : 9 dans le 34
  • contractuels : 35 (autorisation jusqu’à 56)
  • PES : 81 mi-temps, 106 plein temps ,89 alternants
  • T1 : 142

UNSA

  • Recrutement Aesh : « Toujours en cours »
  • Fédoublés : « 35% GS, 100% CP CE1 »
  • Enfants ukrainiens quels moyens ? : « pareil que l’an dernier ; fin septembre, après l’évaluation, les UP2A seront implantés la où sont les enfants ; une enquête va etre lancée auprès des directeurs pour savoir où sont inscrits les enfants »

FO :

 Certains collègues d’UP2A suivent plus de 60 enfants, les enseignants se débrouillent avec Google Trad pour communiquer avec les parents et les élèves ukrainiens non francophones.

Réponse de l’administration : « Le Casnav est à la disposition des enseignants pour aider« 

SUD

  • Enseignant sans affectation ? « Aucun »
  • Pial ? « 7255 élèves notifiés »
  • TPTE : manque 2 journees sur les 9 dans la circulaire
  • CLA (contrats locaux d’accompagnement) : « pour accompagner une école qui n’est pas dans le prioritaire sur un projet ; on va expérimenter sur 4 établissements:
    • l’école Les Oiseaux, sur l’absentéisme et de la maitrise de la langue avec « Agir pour l’école »
    • l’école F. Bazille, sur la scolarisation progresssive de la communaute gitane, avec un sas
    • Le collège Fontcarrade en partenariat avec F Bazille
    • Le lycée Léonard de Vinci 

SNALC :

  • recrutement des enseignants référents ? « par appel à candidature »
  • nouveau collège Port Marianne ? « effectifs stables,  5 classes de 6ème et 3 de 5ème»
  • Cartographie de Pials ?  Pas de réponse
  • Etat des lieux IEF (instruction en famille) ? « c’est trop tôt ; 1 inspecteur supplémentaire sera chargé de l’IEF »

FO : Nous avons proposé des avis à soumettre au vote.

Réponse du DASEN : « Je ne les mettrai pas au vote »

FO : Pour quelle raison ?

Réponse du DASEN : « Ce n’est pas le lieu du Ctsd de se prononcer sur ces avis. »

DECISIONS au CTSD d’ajustement

8 OUVERTURES

PomerolsRefusée au début car non prioritaire, FO a insisté sur les classes à 30 (ainsi que d’autres syndicats) en maternelle et une pétition de parents de 250 signatures, dont 2 adjoints au maire. M le Dasen : « Je ne prononce pas d’ouverture en fonction des pétitions de parents. On ne peut pas reprocher d’impacter le remplacement et demander l’ouverture à outrance» FO : quand des classes de maternelles sont à 30, ce n’est pas outrancier de demander une ouverture M le Dasen: « Je n’ai pas dit que c’était outrancier, j’espère que ce ne sera pas dans le compte rendu. » notre commentaire : ces arguties lexicales, qui se produiront plusieurs fois au cours du CTSD, sont la marque d’une certaine difficulté. ouverture accordée en maternelle en cours de CTSD grâce aux interventions de plusieurs syndicats, dont FO
St saturnin JonquièresProblème de local, proposition d’ouverture sous réserve de local accessible, confirmé en cours de CTSD
Pézenas Bobby Lapointe augmentation significative des effectifs par rapport aux prévisions et cumul de difficultés
Combaillaux Les Arbousiersaugmentation significative des effectifs, moyenne supérieure à 30
Fabrègues La Formiguetaaugmentation significative des effectifs, nouveaux logements en cours de livraison
Fabrègues La Gardioleaugmentation significative des effectifs
Jacou Bottesaugmentation significative des effectifs, moyenne supérieure à 30
Lespignanaprès intervention FSU

SOUS SURVEILLANCE pour ouverture en 2023

Combaillaux Les CigalesMoyenne à 27,60 pas prioritaire
Gigean Haroun TazieffMoyenne à 27,46 effectifs stables, pas d’urgence
VilleveyracEffectifs stables moyenne à 27
Villeneuve les MagueloneLégère augmentation mais pas de difficultés
Poussan V HébertEffectifs stables
Canet Les OliviersMoyenne à 26, pas d’urgence
Canet Les CanaillouxMoyenne en dessous de 29, pas d’urgence
Gigean J Y Cousteau13 de plus pas urgence
Gignac Les TourettesMaintien de la fermeture
NissanMoyenne en dessous de 26
Montpellier élémentaire J Simonintervention FO (et autres syndicats) : cumul de difficultés : effectifs en hausse avec nouvelles inscriptions en UP2A, présence ULIS à 13 +UP2A, beaucoup d’élèves notifiés, locaux étroits, mais refus d’ouverture. FO : Pourquoi cette école est exclue du plafonnement à 24 pour les GS ainsi que 4 autres écoles ? M le Dasen : « ne dites pas « exclue » ! Elle n’est pas plafonnée pour des raisons de locaux. » notre commentaire : nous remercions M le Dasen pour ce point linguistique déterminant
Montpellier maternelle C ChaplinIntervention FO : 15 inscriptions de plus depuis juillet, public avec notifiés et allophones, actuellement refus des hors secteurs, école voisine avec une fermeture qui implique d’autres arrivées, mais refus d’ouverture

1 FERMETURE 

St PrivatRPI  2 classes 30 élèves attendus, 12 présents

SOUS SURVEILLANCE pour fermeture en 2023

Felines MinervoisPrévu à 19, sont à 23
Marseillan Bardou Maffre de BaugéPrévu à 215, sont 208
Montpellier primaire M Yourcenarpassé de 227 à 207, moins de 22 élèves mais si fermeture on passe à 24 avec un public qui  cumule les difficultés
Montpellier élémentaire B. Morizot260 à 220 donc moins 40
Balaruc le vieuxPas de décision
Florensac7 de plus, pas de décision
Montbazinpas de décision
Villeveyrac La Capitellepas de décision
Cournonsecpas de décision
Servianpas de décision

M le Dasen : « Notre méthode est pluri annuelle, on reverra les situations ; 94,50% d’élèves de GS CP CE1 sont dans une classe plafonnée à 24 ; on a fait 10 ouvertures en juin, + 8 aujourdhui, on est toujours aux alentours de 15. »

Notre commentaire : comment sait-il que 94% des classes de GS CP CE1 sont à 24 ? Les classes sont parfois refaites après la rentrée, sans que personne ne demande jamais la nouvelle composition des classes…