Formation Spécialisée (ex CHSCT): les déclarations de la FNEC-FP-FO

Déclaration à la Formation Spécialisée départementale du 26 septembre 2023:

Cette rentrée scolaire est marquée par une nouvelle dégradation des conditions de travail des
personnels enseignants et AESH liée à l’inclusion systématique.
De nombreux élèves ne bénéficient pas de l’accompagnement nécessaire, le nombre d’AESH
recrutés ne permettant pas de répondre à toutes les notifications. Dans les faits, les élèves censés
bénéficier d’AESH mutualisés sont la variable d’ajustement de cette pénurie. On peut par ailleurs
s’interroger sur la pertinence de la mutualisation pour des élèves dont les besoins sont parfois
opposés.
La souffrance des collègues du premier degré est attestée par les fiches RSST : « vertèbres
déplacées, insultes, griffures, morsures, jets d’objets, cris incessants, mise en danger… ».
Dans l’Hérault, 400 élèves sont en attente d’IME/ITEP, 90 d’ULIS. La plupart « patientent » dans
les classes…
Le dogme de l’inclusion, au-delà des bons sentiments, génère dans bien des cas une maltraitance
vis-à-vis des élèves, des personnels et des familles. Ajoutons à cela que même lorsque
l’inclusion est « réussie », il n’en existe pas moins une perturbation, inhérente au manque de moyen
alloués.
Pour la FNEC-FP FO, notre ministère, avec ses instances de prévention a tout d’un pompier
pyromane. Les bonnes intentions affichées ne font que peu de poids face à une logique budgétaire
implacable, où les économies se font sur le dos des élèves les plus fragiles et des enseignants.
Pour stopper cette maltraitance généralisée, nous demandons :

  • L’abandon l’acte 2 de l’école inclusive ;
  • La création des places nécessaires dans les établissements sociaux et médico-sociaux ;
  • Le rétablissement de l’enseignement spécialisé ;
  • Un vrai statut pour les AESH.

Déclaration à la Formation Spécialisée académique du 17 octobre 2023:

Nous nous réunissons aujourd’hui pour la première instance de la Formation spécialisée
académique, quelques jours après l’assassinat de notre collègue Dominique Bernard, dans un lycée
d’Arras. Cet événement a des répercussions dans notre académie, puisque le plan Vigipirate a été
élevé d’un cran, demandant aux personnels de vérifier les sacs des parents, voire même des élèves,
à l’entrée des écoles.
Dans notre académie, les enseignants déjà épuisés par une rentrée chaotique, doivent maintenant
affronter des peurs liées à leur statut de représentant de l’Education nationale. Si « la Nation porte le
deuil », c’est bien sur les épaules des personnels de l’Education nationale que repose « la
responsabilité de faire vivre notre Ecole ».
Pour la FNEC FP-FO, cet événement tragique souligne une nouvelle fois la nécessité de protéger,
autrement que par des discours, l’Ecole publique et ses personnels qui mettent leur vie au service de
l’instruction des élèves.
La FNEC FP-FO ne cautionne pas les opérations et communications du gouvernement, qui sous
couvert d’unité nationale contre le « terrorisme islamiste », esquive ses propres responsabilités en
matière de protection des élèves, des personnels et des établissements. Nous espérons d’ailleurs que
la Formation spécialisée de l’académie de Lille ne mettra pas 8 mois à exercer son droit et devoir
d’enquête pour Dominique Bernard, temps qu’il a fallu pour traiter du meurtre de Samuel Paty en
CHSCT.
Il est de la responsabilité du ministre de mettre tous les moyens nécessaires pour protéger les
personnels. Trois ans après la décapitation de Samuel Paty, comment se fait-il que l’on puisse entrer
dans un lycée avec une arme ? Comment se fait-il que l’on puisse tuer un professeur de
l’enseignement public, blesser des personnels ?
L’Ecole publique doit être une enceinte protégée. Pour cela, il faut les postes statutaires nécessaires.
Il faut cesser de supprimer des postes, comme le prévoit pourtant le gouvernement pour la rentrée
prochaine, y compris en recourant au 49-3. Au contraire, il faut des milliers de postes d’infirmières,
de médecins scolaires, d’assistantes sociales, de personnels administratifs, d’enseignants, de psyEN,
de CPE, des équipes de direction au complet, titulariser les AED et les AESH et en recruter
massivement.
Les fiches du registre Santé et sécurité au travail font état des nombreuses difficultés liées au
manque de moyens dans les écoles et établissements. Concernant ce Registre SST : nous déplorons
qu’il soit dématérialisé dans notre académie ; en effet, il éloigne les représentants du personnel de
son contenu. De plus, ces derniers sont contraints d’attendre la transmission que voudra bien leur
faire l’administration.
Par ailleurs, en consultant le registre, nous constatons que les fiches ne sont pas toutes apparentes.
Nous alertons là l’ensemble des membres car il n’y a pas de dispositions réglementaires qui
autorisent l’administration de ne pas nous en permettre la lecture. Vous n’êtes pas sans savoir que
lorsqu’un collègue saisit une fiche, il a déjà épuisé toutes les ressources dont il pense disposer, et
c’est pour lui l’alerte ultime. Nous devons avoir accès à tout le Registre, en temps réel, et le fait que
les fiches soient visées par le chef de service ne peut être le sésame pour qu’elles soient
consultables.
De plus, cela implique alors un délai de traitement trop important et nous nous penchons sur des
situations qui n’ont souvent plus lieu d’être. Nous nous questionnons : le fait que l’autorité
hiérarchique ne vise pas une fiche permettrait-il alors qu’elle passe sous le boisseau ? Cette
situation peut avoir des conséquences importantes ; en effet, dans le Gard, nous avons su que
plusieurs fiches avaient été rédigées ; nous avons demandé à les consulter, mais cela nous a été
refusé par la Dsden. Je signale d’ailleurs que nous avons alors écrit à ce sujet au Dasen du Gard,
puis à vous-même Mme la Rectrice, mais que nous n’avons eu à ce jour aucune réponse. Surtout,
nous n’avons toujours pas pu consulter les fiches en question.
Enfin, je voudrais aborder un point sur les groupes de travail pour lesquels vous nous demandez
qu’il n’y ait qu’un représentant par siège d’élu. Cette décision repose sur un usage et non sur un
texte réglementaire. Nous réitérons donc notre demande : il est nécessaire 2 représentants soient
présents, afin de jouer correctement leur rôle. Dans l’optique du dialogue social que vous cherchez
à faciliter, cela serait un geste significatif.