Direction, évaluations… toutes les raisons de se mettre en grève le 5 octobre !

Direction d’école

Le SNUDI FO, le SNUipp, SUD et la CGT, se mobilisent contre la Loi Rihac et communiquent :
La proposition de loi Rilhac a été votée à l’Assemblée nationale le 29 septembre.
La délégation aux directeurs et directrices d’une autorité fonctionnelle et leur participation à l’encadrement du système éducatif provoqueraient une profonde césure au sein des écoles et ébranleraient les équipes pédagogiques. 
Le passage de la proposition de loi en commission parlementaire a permis aux députés et au ministre d’aggraver cette proposition de loi en ne proposant aucune amélioration des conditions de travail des directeurs et directrices (décharges, aides administratives, formation) pour ne garder que l’aspect autorité fonctionnelle. En refusant dans le même temps de réinscrire l’absence d’autorité hiérarchique, les députés laissent la porte ouverte à cette dérive. C’est un nouveau cap dans les attaques qui est franchi.
Les organisations SNUipp-FSU, SNUDI-FO, CGT Éduc’action et SUD éducation jugent inacceptable ce qui mettrait à mal la place centrale du conseil des maîtresses et maîtres animé par les directrices et directeurs, lieu de débats et de démocratie au sein des écoles. Les personnels des écoles n’ont pas besoin de hiérarchie dans l’école, mais de renforcer le collectif pédagogique.
Tout ceci est à mettre en parallèle avec les annonces du Président Macron à Marseille où les directeurs et directrices d’école pourraient recruter les autres enseignants de l’école, suscitant ainsi l’indignation des personnels, à Marseille et ailleurs.

Nos organisations revendiquent :

  • l’abandon de la de loi Rilhac et de l’expérimentation Macron à Marseille
  • Une aide administrative statutaire dans chaque école ;
  • Un réel allègement des tâches administratives ;
  • Une augmentation des quotités des décharges de direction et une décharge hebdomadaire.

Nos organisations appellent les personnels à se mobiliser et à se saisir de la journée de grève interprofessionnelle du 5 octobre pour porter leurs revendications contre la proposition de loi Rilhac et en défense du service public d’éducation. Nos organisations se reverront après le 5 octobre pour construire les suites à donner à la mobilisation.

Evaluations d’école 

Une étape clef du Grenelle pour imposer le pilotage par l’évaluation à tous les niveaux !

Le Conseil d’évaluation de l’Ecole , préconise une « autoévaluation » et une « évaluation externe ».

La feuille de route est clairement fixée : « Des axes stratégiques, un plan d’actions, un plan de formation qui aboutissent à un projet d’établissement, des perspectives sur cinq ans au bénéfice de tous qui alimentent le contrat d’objectifs avec l’autorité académique (éventuellement la collectivité), qui consolide une démarche évaluative par et pour tous les acteurs ».

Ces évaluations des écoles démarreraient dès la rentrée 2021, « Les écoles seraient évaluées tous les 5 ans, 20 % par an. Compte tenu du nombre d’écoles (50 000), 20 % tous les ans signifie 10 000 écoles à évaluer par an. »

Auto-évaluation ou Autoflagellation ??????

Comme le rêvait déjà le Ministre Allègre, « faire de l’école son propre recours »…

Pourquoi privilégier l’auto-évaluation et pour quels objectifs ?

Pour le SNUDI-FO, la réponse est simple : faire porter la responsabilité des dysfonctionnements aux personnels et ne surtout pas exiger des moyens, des postes et des recrutements nécessaires pour améliorer les conditions de travail.

Alors que les conditions de travail se dégradent dans toutes les écoles notamment avec des inclusions impossibles d’élèves qui ne sont pas scolarisés en structure spécialisée avec du personnel qualifié, les personnels devraient trouver « en eux-mêmes » leurs « propres ressources » et solutions. 

Dans le même temps, la généralisation des PIAL vise à faire accepter la baisse des heures d’accompagnement d’AESH à destination des élèves en situation de handicap toujours plus nombreux sans accompagnement !

Les « usagers » (parents…) et les « partenaires » (collectivité, associations, entreprises…) participent à cette « auto-évaluation ». Le rapport d’auto-évaluation est « présenté au conseil d’école, intégré au dossier destiné aux évaluateurs externes, transmis aux autorités de rattachement »

L’évaluation externe ou la mise au pas des personnels

Les évaluateurs externes annoncés  seraient  un inspecteur qui n’est pas de la circonscription, le directeur de l’école ou d’une autre école, un conseiller pédagogique. Peut-être des enseignants.

Dans tous les cas, ils seront formés et devront signer la charte de déontologie. Cette formation donnera lieu à une validation de compétence. Dans certains départements, ils pourront être des « personnalités extérieures ».

Après avoir identifié « les points d’appui et les marges de progrès » il s’agirait, pour les évaluateurs externes, de proposer un plan d’action et de formation, un autre levier pour imposer des accompagnements obligatoires PPCR !

Rappelons ici que le décret PPCR du 5 mai 2017 précise : « Tout professeur bénéficie d’un accompagnement continu dans son parcours professionnel. Individuel ou collectif, il répond à une demande des personnels ou à une proposition de l’institution. » La FNEC FP‐FO a voté contre ce décret tandis que la FSU, l’UNSA et la CFDT ont voté pour.              

Le ministre veut créer des « quasi-inspecteurs » !

Pour avoir les moyens de mener à bien cette politique d’évaluation, le ministère a fait part de ses projets : pour « renforcer l’accompagnement des professeurs » il transformerait les missions des personnels et introduirait de nouvelles strates hiérarchiques dans une logique de caporalisation.

Ainsi, le ministère envisage de renforcer l’ « accompagnement » des titulaires en utilisant les maîtres formateurs (PEMF) dont les missions se portent actuellement sur la formation des stagiaires. 

On a bien dit « stagiaires à vie » ? Il serait également proposé aux conseillers pédagogiques de circonscription « d’être davantage impliqués dans le pilotage pédagogique, aux côtés des IEN, en vue de s’engager dans des fonctions d’encadrement » donc de devenir des quasi-inspecteurs sans le statut ni la rémunération.

Les statuts et missions des CPC, des PEMF, des enseignants, des IEN et des IA-IPR seraient bafoués pour mettre en place une nouvelle hiérarchie intermédiaire et imposer les réformes ministérielles.

Le ministère a indiqué qu’il envisageait de modifier les statuts particuliers pour les adapter à ces projets. Les différentes lettres de mission pourraient donc placer ces personnels hors de leur statut particulier de corps. C’est d’ailleurs le cas avec le projet pour les directeurs qui prévoit de déconnecter ces personnels du statut de professeur des écoles.

Direction, évaluations, hiérarchie intermédiaire, formations en constellations… l’ensemble de ces dispositions constituent une attaque statutaire sans précédent

TOUTES ET TOUS EN GREVE LE 5 OCTOBRE  !

Départ des manifestations à 10h30 :

  • devant la CPAM de Montpellier
  • à la bourse du travail de Béziers
  • place de la mairie à Sète