Direction d’école : compte-rendu du groupe de travail du 1er juin

Présents

Administration :

  • Christophe Mauny, IA DASEN
  • Olivier Bost, Adjoint au Dasen pour le 1er degré
  • Alain Combes, référent départemental des directeurs d’école

Représentants syndicaux : 

1 Snuipp, 1 Snalc, 1 Sne, 2 Snudi Fo, 1 Sud, 1 Unsa

Directeurs :

5 directeurs (Sète, Lattes, Pignan, Cessenas, Cabrières)

Formation des directeurs

L’administration :

« Nouveau dispositif à l’étude : utiliser une petite partie du temps de décharge statutaire (pour les écoles avec au moins 25% de décharge) pour passer de 36 à 34 jours de décharge, et travailler à des formations en inter-circonscriptions

  • 4 objets de formation :
    • Juridique
    • Gestion de crises
    • Utilisation des outils techniques type Onde
    • Coordonner l’expertise didactique d’une équipe d’enseignants : c’est le plus est le plus important car le rôle du directeur est capital en terme d’effet sur les apprentissages des élèves. Le directeur est le garant de l’harmonisation collective sur l’école ; possibilité de proposer des formations avec un niveau gradué d’expertise : pour accéder à une formation de niveau 2, il faudra avoir suivi  une formation de niveau 1… »

SNE :  « Recourir à des heures supplémentaires rémunérées. 

> Réponse de l’administration : «Nous ne sommes pas contre, c’est possible. »

Une directrice : « Proposer une hybridation entre animations pédagogiques spécifiques et heures supplémentaires. »

> Réponse de l’administration : « On est d’accord pour l’hybridation. »

Une directrice :  « Ne pourrait-on pas sortir les directeurs de leurs classes avec des Brigades qui les remplacent, comme ça se fait sur le plan français et le plan maths ? »

> Réponse de l’administration : « C’est la meilleure solution mais ça grèverait le potentiel de remplacement et figerait le plan départemental de formation donc ce n’est pas possible. »

Nos commentaires : cette focalisation de la formation des directeurs sur le pédagogique indique une nouvelle fois la volonté du Dasen de contrôler l’application des directives ministérielles sur les équipes via des directeurs érigés en chefs. Prendre la formation sur le temps de décharge et/ou en heures supplémentaires ne correspond en rien aux revendications d’allègement des directeurs, c’est au contraire l’alourdissement de leurs tâches.

Demandes faites aux directeurs :

L’évaluation des AESH

L’administration :

« Le directeur est garant de la qualité du service public vis-à-vis des familles. Ce n’est donc pas incongru qu’il fasse remonter des avis sur les AESH et les ATSEM, notamment sur des contrats qu’il ne faudrait surtout pas reconduire : par exemple en ce qui concerne la ponctualité des AESH… »

SNE : « Si ça ne se passe pas bien avec une AESH, il faut pouvoir le dire et assumer sa fonction. »

Le recensement des non-grévistes

SNALC : « Nous proposons que ce soit l’administration qui appelle chaque enseignant pour savoir s’il a fait grève ou non. »

SNE : « Nous demandons à ce que ce soit remonté à titre individuel. »

> Réponse de l’administration : « Il vaut mieux demander aux non-grévistes de se déclarer si on veut avoir la déclaration la plus objective possible. Car si on demande aux grévistes, certains vont faire grève et ne pas se déclarer pour être payés quand même. »

Nos commentaires : La responsabilité de l’évaluation des Aesh incombe au supérieur hiérarchique, comme pour les enseignants,et non aux directeurs, nous nous opposons à cette délégation de compétences contenue dans la loi Rilhac. Les Aesh sont nos collègues, tout comme les directeurs, et doivent le rester. Le Dasen affiche une fois de plus son mépris des personnels en calomniant les grévistes : faire grève est un acte dans lequel chaque personnel assume avec responsabilité toutes ses conséquences : financière, vis à vis des élèves, de leurs parents, et des collègues.

Statut et recrutement des directeurs

L’administration :

« Il va falloir entendre que le métier de directeur évolue et se complexifie : chacun accepte ou non cette mission. Le directeur est le garant du service public et de la qualité de ce qui se passe dans les écoles vis-à-vis des parents. Il a donc de fait une hiérarchie fonctionnelle, qui lui est de toute façon attribuée par les collègues et les parents.

Le directeur est un échelon extrêmement important et c’est une fonction qui nécessite toute notre attention. C’est pourquoi nous allons durcir le recrutement sur liste d’aptitude. Nous chercherons désormais de l’excellence ++ en s’appuyant sur un avis des IEN qui sont seuls en capacité de préempter des enseignants qu’ils connaissent parfaitement, mais aussi de dire à des enseignants : non vous n’avez pas les prérequis nécessaires pour assumer cette fonction. On va donc mettre du profilage de poste. Nous allons recruter du potentiel, en posant des questions non pas techniques mais de bon sens, de positionnement, de posture (pas sûr que ça s’acquière avec une formation).

On prend le risque de mettre ainsi potentiellement moins de gens que de besoins sur ces postes.

En conséquence, nous allons faire de l’accompagnement des « faisant office » une priorité absolue. C’est le rôle du Référent direction (Alain Combes) qui sera leur « super-tuteur ».

On va également expérimenter des choses, comme par exemple un directeur pour deux écoles en milieu rural mais avec une décharge complète. »

SNUDI-FO 34 : Sur quels critères évaluerez-vous la « posture » et le « bon sens » des directeurs ?

> Réponse de l’administration : « On les définira plus tard. »

Nos commentaires : Les postes à profils sont l’outil pour casser le statut, rompre l’égalité de traitement des personnels, mettre au pas les directeurs d’école et imposer les contre réformes ministérielles.

Intervention du SNUDI-FO 34

« Ce qui ressort des tournées d’école, qui sont une priorité du Snudi-FO34 avec près de 130 écoles visitées cette année, c’est que les directeurs sont écrasés par des demandes émanant de l’administration qui débordent largement du cadre de leurs missions réglementaires et dans des délais toujours plus contraints. Cela crée des situations de fortes tensions avec leurs collègues enseignants. En particulier, ce n’est pas aux directeurs d’évaluer les AESH et encore moins leurs collègues comme cela se profile avec les futures évaluations d’école.

Le cadrage à Paris précise que l’auto-évaluation « est conduite au niveau de chaque école par son directeur » qui « associe étroitement le maire, ou en accord avec lui, les services compétents de la collectivité » :

  • ces dispositions seront-elles reprises dans notre académie à la rentrée prochaine ?
  • si oui, le directeur se voit-il reconnaître de fait une autorité en termes d’évaluation de ses collègues adjoints ? sur la base de quels critères ? avec quel contrôle ?  quel recours ?
  • l’association étroite du maire à cette autoévaluation ne place-t-elle pas les enseignants sous une double autorité et le directeur sous la pression d’un élu ?

En prolongement de la loi Rilhac, une fusion des corps d’inspection est prévue à l’horizon 2023 avec une réorientation des missions des inspecteurs vers le pilotage des réformes ministérielles en lieu et place de la gestion des écoles :

  • les directeurs deviennent-ils de fait les seuls pilotes d’une école désormais territorialisée ?

Référents direction d’école

  • Ces référents sont recrutés sur la base de postes à profil : selon quels critères ? »
  • Réponse de l’administration : « Ceci n’est pas un cadre syndical : vous pouvez dénoncer ce que vous voulez, ça ne fait rien avancer. Par ailleurs vous posez des questions qui ne sont pas à l’ordre du jour et dépassent le cadre de cette instance. »

Nos commentaires : le Snudi Fo 34 continuera à questionner et à rappeler les revendications lors des groupes de travail, hors de question d’accompagner la destruction des statuts, la dégradation des conditions de travail et d’apprentissage organisée par les mesures ministérielles et mise en œuvre par le Dasen.

Concernant les directeurs, nous rappelons les revendications :

  • une aide administrative statutaire, et pas des services civiques, dans toutes les écoles !
  • allègement des tâches, respect du décret de 89 sur la direction d’école
  • augmentation des décharges de direction pour toutes les écoles ! Aucune école sans décharge hebdomadaire !
  • amélioration indiciaire pour les directeurs : 100 points d’indice pour tous !
  • non aux « référents direction d’école » !
  • abrogation de la loi Rilhac et de l’expérimentation Macron à Marseille comme ailleurs !