Vendredi 17 novembre à Paris, 230 délégués se sont réunis.
Intervention de la délégation de l’Hérault:
Dans l’Hérault, comme dans les autres départements, nous constatons que l’inclusion scolaire à tout prix est non seulement un échec complet, mais une maltraitance sur toute la ligne.
Derrière la vitrine de l’école inclusive, ce sont des centaines d’enfants placés par défaut dans les écoles. Ils sont 490 cette année à stationner sur les listes d’attentes, privés de places en IME, ITEP ou ULIS. Il faut actuellement 4 ans d’attente pour une place en IME.
Que se passe-t-il au quotidien dans cette situation ?
Ces enfants, privés de leur droit à un prise en charge médico-sociale, se retrouvent en souffrance dans les classes, ce qui les conduit souvent à avoir des comportements dangereux.
Nous assistons à des dérives gravissimes de la part d’une hiérarchie qui perd la raison, dont voici un exemple : obligation pour trois adultes, enseignant, et deux AESH, de garder un enfant enfermé dans une salle, avec interdiction de tout contact avec les autres élèves en raison de sa dangerosité.
La voilà la réalité de leur école inclusive ! Laisserait-on un enfant cancéreux sans soins ?
Tout le monde est perdant :
- ces enfants d’abord, qui non seulement souffrent au quotidien, mais subissent un double peine, puisque faute d’une prise en charge précoce, ils perdent ainsi la possibilité d’évoluer favorablement,
- les autres élèves qui se retrouvent dans des conditions d’apprentissages dégradées parfois à la limite du supportable,
- les enseignants et les AESH qui subissent coups, blessures, injures, ne peuvent plus ni enseigner ni aider, qui sont la plupart du temps culpabilisés, ce qui aboutit de plus en plus à des accidents de travail et des arrêts maladie, des tensions inédites entre les personnels,
- et enfin les familles leurrées, ballotées entre leurs espoirs et la réalité.
Sous prétexte de bons sentiments, le seul véritable objectif a été de faire des économies sur le dos des enfants les plus fragiles, de leurs familles. et de nous enseignants, AESH mais également des ATSEM, contraints de pallier le manque de places en structures spécialisées.
Tous les gouvernements depuis 2005 se sont acharnés à réduire l’accès aux IME, ITEP, SESSAD et ULIS, pour la seule et unique raison que cela coûte plus cher que l’école ordinaire. Honte à eux ! Cette situation va encore s’aggraver avec l’acte 2 de l’école inclusive de Macron et de son ministre Attal.
Nous réaffirmons le caractère indispensable des IME et ITEP. La pédagogie ne peut être substituée aux soins. L’inclusion est à mettre en place à chaque fois qu’elle est possible, la prise en charge en structure spécialisée doit être faite à chaque fois que la situation de l’enfant l’exige.
Aussi, nous le disons solennellement : la culpabilisation pour faire accepter la pénurie de moyens doit s’arrêter. Cette mascarade et cette barbarie doivent s’arrêter.
La question centrale est maintenant comment faire ?, puisque nous nous heurtons sans cesse au mur de la loi de 2005, de la culpabilisation et du déni. Nous en avons débattu avec des associations de parents d’élèves, des professionnels du médico-social, et nous disons qu’il faut briser cette vitrine, révéler publiquement le caractère inhumain de leur école inclusive, et construire une mobilisation la plus large et la plus unitaire possible, dont la première étape est cette conférence nationale de délégués.
Voici plusieurs propositions pour y parvenir selon nous :
- organiser une conférence de presse nationale
- lancer une pétition unitaire que des syndicats départementaux pourraient signer aussi, pour exiger notamment la création de places en urgence dans les établissements sociaux et médico-sociaux et de postes d’enseignants spécialisés
- organiser une manifestation nationale devant le ministère, préparée par des réunions dans nos départements, dans le cadre d’un appel à la grève, et qu’une délégation soit reçue pour porter les revendications.